Gouverner à distance : instruments de contrôle des banques transnationales en contexte camerounais

Résumé

La mondialisation bancaire a intensifié l’implantation des groupes transnationaux en Afrique, soulevant des enjeux critiques de contrôle organisationnel à distance. Cet article interroge les mécanismes mobilisés par les maisons-mères pour gouverner leurs filiales étrangères, en se concentrant sur le cas des banques transnationales opérant au Cameroun. À travers une approche qualitative interprétative fondée sur onze entretiens menés dans six filiales de banques panafricaines et occidentales, l’étude identifie une combinaison différenciée d’instruments formels (capital, objectifs de performance, technologies) et informels (expatriation, formation, socialisation). Les résultats révèlent que ces instruments ciblent prioritairement des services (audit, conformité, gestion des risques) et des métiers jugés stratégiques par les sièges. L’analyse met en évidence une logique hybride de contrôle, associant supervision centralisée et ajustements contextuels, en fonction de l’origine géographique du groupe et de la sensibilité des fonctions. L’article enrichit la littérature sur le management international en précisant les configurations de contrôle inter-organisationnel dans les environnements africains, encore peu investigués. Il offre également des repères pratiques pour les dirigeants confrontés à l’arbitrage entre standardisation globale et réactivité locale dans la gouvernance des filiales.

Mots-clés : Banques transnationales, Contrôle organisationnel, filiales, instruments formels et informels, Afrique.