N° 13 (2025) N°13 SERIE ECONOMIE ET GESTION DECEMBRE 2025
Résumé
Ce numéro rassemble sept articles, dont deux (2) contributions dans le champ de l’Économie, et cinq (5) qui relèvent du domaine des Sciences de Gestion. L’ensemble constitue une mosaïque de problématiques actuelles, révélant la profondeur des transformations institutionnelles, financières et organisationnelles en Afrique. Il met en lumière les dynamiques organisationnelles, financières, institutionnelles et sectorielles qui façonnent les économies africaines contemporaines, ainsi que les défis persistants auxquels sont confrontés les différents acteurs aussi bien dans le secteur public que privé.
Les deux premiers articles de ce 13e numéro correspondent au dossier Économie et abordent deux enjeux majeurs des économies sahéliennes et ouest-africaines. Le premier article, rédigé par Prosper Kaboré, Youssouf Traoré et Omer Combarry S., analyse la contribution des fédérations sportives à la croissance économique du Burkina Faso. À partir d’une démarche quantitative mobilisant des données économiques et sportives, les auteurs démontrent que les activités fédérales génèrent des effets économiques mesurables à travers l’emploi, les infrastructures et l’attractivité territoriale. Les implications mettent en exergue le rôle stratégique du sport comme levier de développement.
Le second article, proposé par Boukari Dan Bouga, étudie l’effet des barrières non tarifaires, en particulier les tracasseries routières, sur les échanges de produits pétroliers au sein de la Confédération des États du Sahel. À partir d’une analyse économique appuyée par des données empiriques sur le commerce régional, l’étude montre que ces obstacles freinent significativement les volumes échangés et entraînent des surcoûts qui affectent les performances commerciales des pays sahéliens. Les implications plaident pour une harmonisation réglementaire, une amélioration des corridors logistiques et une lutte renforcée contre les entraves informelles.
Les cinq contributions du dossier Sciences de Gestion complètent ce numéro en abordant des thématiques certes hétérogènes, mais d’une richesse et d’une complémentarité avérées. Le premier article, rédigé par Rocard Fotsing-Kamdem, Serge Didier Lenga et André Tioumagneng-Tafam, interroge les mécanismes permettant aux banques transnationales de contrôler efficacement leurs filiales à distance dans le contexte camerounais. À partir d’une méthodologie qualitative basées sur des études de cas, les auteurs montrent que les maisons-mères articulent des instruments formels (objectifs, reporting, technologies, structure capitalistique) et informels (expatriation, formation, socialisation) pour encadrer les fonctions stratégiques telles que l’audit, la conformité et la gestion des risques. Les implications soulignent la présence d’une logique hybride de gouvernance adaptée aux défis institutionnels africains.
Dans le deuxième article de ce dossier, Maxime José Chanhoun et Joress Sessinou Agbovoedo, proposent une approche explicative de la qualité de l’information comptable et financière par les composantes du système de contrôle interne dans l’administration publique béninoise. La méthode quantitative empruntée par les auteurs a permis de mettre en relief le fait que la solidité des dispositifs de contrôle interne constitue un déterminant essentiel de la fiabilité des données financières produites par les entités publiques. Ces résultats renforcent le paradigme selon lequel un contrôle interne bien structuré, régulier et rigoureux constitue un levier indispensable à une meilleure gouvernance aussi bien dans les entreprises que dans l’administration publique. Cet article permet aussi, de requestionner, l’effet des outils et des dispositifs d’évaluation de la permanence, de la régularité et de la sincérité des procédures de contrôle en générale, sur la qualité et la pertinence des informations produites et communiquées par la comptabilité financière. Cette problématique se poursuit dans l’article suivant de Jean Gervais Missie.
Cet auteur, dans le troisième article de ce dossier, analyse la pertinence informationnelle des états financiers à travers la méthode PLS (Partial Least Squares). L’auteur répond à la problématique de la fiabilité des informations financières dans un environnement où les marchés restent peu efficients. L’approche mobilisée permet d’établir que certaines composantes des états financiers offrent un contenu informationnel significatif pour les utilisateurs, notamment les investisseurs et les créanciers. Les implications soulignent la nécessité d’améliorer les pratiques comptables afin d’accroître la valeur prédictive et décisionnelle des états financiers produits dans les économies africaines émergentes.
Dans le quatrième article, Komivi Ogbone, Kankoué Thierry Kangni, Robert Sangue-Fotso et Yao Messah Kounetstron, s’intéressent à la performance du financement participatif (crowdlending) comme alternative pour les PME africaines, en se focalisant sur le cas togolais. Cette recherche et les résultats mis en relief permettent de comprendre que le crowdlending constitue une alternative crédible permettant de contourner les insuffisances et les contraintes de l’offre de financement des banques traditionnelles. Les politiques publiques doivent, à cet effet, encadrer et encourager rigoureusement, la création et le fonctionnement de ces plates formes, qui offre des financements adaptés aux besoins et aux possibilités des PME.
Enfin, le cinquième et dernier article, signé Mouhameth Diémé et Dagou Hermann Wenceslas Dagou, explore la reconfiguration des pratiques de gestion des ressources humaines dans les PME sénégalaises et ivoiriennes après le pic de la crise COVID-19. À partir d’une approche qualitative reposant sur des entretiens auprès de dirigeants et responsables RH, l’étude identifie les pratiques qui ont permis de renforcer la performance sociale des organisations, notamment la flexibilité, la communication interne, et le soutien psychosocial. Les implications invitent les PME africaines à intégrer durablement ces leviers dans leur modèle managérial post-crise.
Ces différents articles qui constituent la quintessence des deux dossiers de ce numéro, sont profondément contextualisés. Dans leur diversité et leur complémentarité, ces sept contributions apportent un éclairage précieux sur les transformations économiques et managériales en Afrique. Ils constituent, de notre point de vue, des outils d’élaboration ou de renforcement des politiques publiques et du management des organisations en Afrique. Dans leur ensemble, ces contributions illustrent la diversité et la pertinence des travaux scientifiques menés sur les enjeux économiques et managériaux africains. Elles renforcent la mission de la RAMRES de promouvoir une recherche contextualisée, rigoureuse et utile aux décideurs, aux praticiens, à l’université et à la société. Elles traduisent également la montée en puissance de la recherche scientifique en Afrique. Une recherche pour l’action, une recherche pour le développement, bref, une recherche qui produit et met à la disposition de l’université et de la société africaine, les savoirs utiles pour leur transformation, pour leur transition, pour leur croissance et pour leur émergence.
Nous voulons, à la fin de ce 13e numéro de décembre 2025, exprimer notre gratitude aux auteurs pour la qualité de leurs travaux, ainsi qu’aux membres des comités éditorial et scientifique pour leur disponibilité, leur rigueur et leur dévouement dans la relecture des différents articles. Nos sincères remerciements vont également à la CRUFAOCI, Directeur de Publication des séries RAMRES, pour son soutien institutionnel constant et surtout pour sa volonté de reconnaitre le bénévolat des experts évaluateurs des différentes propositions de publication.
Bonne lecture à toutes et à tous !
Jules Roger FEUDJO
Rédacteur en Chef de la Série Economie et Gestion
Texte intégral :
PDF (Français (Canada))Renvois
- Il n'y a présentement aucun renvoi.