Approche comparative des modèles One Health et de développement endogène pour la promotion de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle africaines

Résumé

Malgré les engagements internationaux, tels que les Déclarations d’Alma-Ata (1978) et de Ouagadougou (2008), qui soulignent son importance dans les soins de santé communautaire, la promotion de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle reste freinée par le manque de financements, l'absence de cadres juridiques forts, la concurrence internationale et la fragilité des savoirs traditionnels face à la modernisation rapide. L’objectif de cet article de réflexion est de comparer les chances de succès du modèle One Health (MOH) et du modèle de développement endogène (MDE) dans la promotion de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle en Afrique. L’analyse comparée de ces deux modèles théoriques permet de dégager que le MDE, qui est centré sur les solutions issues de l’intérieur, s’appuyant sur les expériences, les valeurs et les savoirs locaux, a plus de chance de succès que le MOH, focalisé sur l'interconnexion de la santé humaine, animale et environnementale, cherchant des solutions holistiques et globales, issues de l’intérieur ou non. Il serait préférable d’adopter une approche qui mettrait le MDE en priorité et que le MOH vienne en appui pour la lutte contre les maladies de portée internationale qui nécessitent une coordination internationale pour leur contrôle et leur éradication. Avec une cohabitation intelligente entre médecine traditionnelle et médecine moderne, comme celle qui s’est faite en Chine, le MDE serait plus adapté et plus efficace à court et moyen termes, surtout contre les maladies de portée nationale, pendant que le MOH permettrait d’aborder les problèmes complexes transnationaux comme le changement climatique et la perte de biodiversité.

Mots-clés : Pharmacopée, Médecine traditionnelle, Savoirs endogènes, One Health, Afrique.