Enquête ethnobotanique sur des plantes médicinales utilisées dans la prise en charge de l’infertilité en Basse Guinée et Guinée forestière

Résumé

La Guinée, bien qu’étant un pays à ressources limitées, fait face à divers problèmes de santé, notamment la prise en charge de l’infertilité en milieu rural. Cependant, sa flore riche et variée constitue une ressource précieuse. Le coût élevé des traitements modernes et les résultats souvent satisfaisants des tradipraticiens, combinés aux facteurs socio-culturels, poussent une grande partie de la population à privilégier la médecine traditionnelle et les plantes médicinales. Cette étude vise à inventorier les plantes utilisées dans le traitement de l’infertilité en Guinée. Une enquête ethnobotanique a été réalisée auprès de 241 tradipraticiens (172 hommes et 69 femmes) dans les préfectures de Forécariah, Dubréka (Basse-Guinée), et de N’zérékoré et Lola (Guinée-Forestière). Les données ont été recueillies via des interviews directes à l’aide d’un questionnaire structuré. Les causes d’infertilité mentionnées incluent principalement la constipation chronique (69,30%), les hémorroïdes (55,20%) et les infections sexuellement transmissibles (49,40%). Les tradipraticiens ont également décrit neuf symptômes spécifiques en langues locales, notamment le Lakhanfounny en Soussou (sperme non épais et érection difficile, 71%) et le Lighan en Guerzé (érection difficile, 54,8%). Au total, 87 espèces réparties en 43 familles botaniques ont été recensées, dont les Apocynaceae et Rutaceae (5 espèces chacune). Les plantes les plus citées sont Zanthoxylum leprieurii, Ancylobothrys capensis, Cassia sieberiana, et Tetracera alnifolia. Les racines (46%) sont majoritairement utilisées, préparées par macération (45%) et administrées par voie orale (69%). Ces résultats soulignent l’importance de ces quatre espèces végétales dans la gestion de l’infertilité en Guinée.

Mots clés : Ethnobotanique, Plantes médicinales, Infertilité, Guinée.