Investigations ethnobotanique et phytochimique de plantes médicinales utilisées contre les envenimations de serpents à Aboisso en Côte d’Ivoire
Résumé
L’OMS estime à 5,4 millions le nombre de personnes mordues chaque année dans le monde par les serpents. Ces envenimations sont responsables de défiguration, d’invalidité, d’amputation et d’environ 138 000 décès. Les populations rurales, particulièrement touchées par ce phénomène, ont recours aux plantes médicinales pour se soigner. Ce travail a pour objectif, de recueillir des données traditionnelles sur la prise en charge des envenimations par morsures de serpents à Aboisso (Côte d’Ivoire), une zone d’endémicité de ces morsures à cause de la culture intensive de palmiers à huile. Une enquête ethnobotanique auprès de tradipraticiens exerçant dans la région d’investigation et un criblage phytochimique ont été effectués. Au total, 31 espèces ont été recensées, les plus sollicitées sont principalement Securidaca longipedunculata Fresen (17,19%), Annona senegalensis Pers. (7,81%) et Manihot esculenta Crantz (6,25%). Des recettes composées de différentes parties d’organes de plantes ont également été répertoriées. Celles-ci, préparées sous les formes de poudre, de broyat et de décocté, sont appliquées comme pansement au niveau de la morsure et/ou prises par voie orale. Le tri phytochimique a indiqué la présence de stérols et terpènes, de composés quinoniques, d’alcaloïdes, de saponosides, de flavonoïdes et de polyphénols dans les extraits hydro éthanoliques des espèces les plus citées.
Des constituants chimiques d’intérêts thérapeutiques ont été révélés dans ces plantes, des études ultérieures s’attacheront à évaluer leurs effets pharmacologiques pour une approche innovante dans la prise en charge des envenimations.
Mots clés : Envenimation, plantes médicinales, phytochimie
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