Analyse de la collaboration entre médecines traditionnelle et moderne dans la région du Sud Bandama (Côte d’Ivoire)

E. Kroa, B. Diaby, A. Niaré, Y. Traoré, E. M. Ahoussou, G. H.A. Yao, G. S. Coulibaly, D. Kouassi

Résumé


La médecine traditionnelle a été officiellement reconnue en Côte d’Ivoire comme faisant partie du secteur privé de santé et classée au niveau primaire de la pyramide sanitaire. Ce travail se propose de faire une analyse sur la collaboration entre tradipraticiens et praticiens modernes de santé dans la région du Sud-Bandama en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une étude transversale réalisée dans la région sanitaire du Sud-Bandama. La population cible était le personnel de santé, médical et paramédical, exerçant dans les établissements sanitaires de la zone d’étude et les tradipraticiens vivant dans les villes et villages sélectionnés. Les informations recherchées étaient les données sur la collaboration entre les deux médecines, traditionnelle et moderne, ainsi que les obstacles à cette collaboration. L’analyse des données recueillies a été faite à l’aide du logiciel Epi-Info 6.0 version 2002. Plus de la moitié (55%) des tradipraticiens inclus dans l’étude étaient analphabètes et 20% ne pratiquaient aucune autre activité en dehors de la médecine traditionnelle. Sur le plan de la qualification, 28% des tradipraticiens étaient des spiritualistes. Les infirmières (50%), les sages-femmes (35%), les médecins généralistes (10%) et les pédiatres (8%) étaient les principales qualifications retrouvées chez les praticiens modernes de santé. Un quart (25%) des tradipraticiens collaboraient avec les praticiens modernes.  Du côté de ces derniers, le taux de collaboration avec les tradipraticiens était de 27%. Les échanges entre les acteurs des deux médecines portaient essentiellement sur les avis, les références et les compléments thérapeutiques. La qualification du tradipraticien avait une influence significative sur la collaboration à leur niveau (p=0,02). La collaboration entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne n’est pas encore effective en Côte d’Ivoire. Si l’on veut mettre à profit le savoir des tradipraticiens en vue de la promotion de la santé, il s’avère nécessaire de promouvoir une collaboration réelle et franche entre les praticiens des deux médecines.

Mots clés : Médecine traditionnelle, collaboration, Médecine moderne, Côte d’Ivoire


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