LA MODERNITÉ, NI CHASSE-GARDÉE D’UNE CIVILISATION QUELCONQUE, NI RÉPONSE PRÊT-ÀPORTER AUX INTERROGATIONS DE L’HUMANIT

Résumé

Résumé : Comment parvenir à une caractérisation adéquate de la modernité ? Est-elle une époque historique, un mode civilisationnel ou une attitude humaine intemporelle ? En emprunter le chemin qui part de Descartes à la Théorie critique de l’École de Francfort, en passant par Kant, Hegel et Marx, il est possible de concevoir la modernité comme le résultat historique d’une rationalité occidentale problématique. Mais en prenant congé de la dialectique négative, la modernité pourrait être envisagée comme la possibilité que la raison a, en tout temps, de se rapporter à elle-même, d’être la conscience du temps, la remise en cause, sinon la reconstruction permanente, d’une existence humaine, de toutes les façons, vouée à l’inanité et à la caducité. Mais, même dans cette deuxième acception, la modernité, en tant que telle, charrie des acquis irréversibles qui font qu’elle ne saurait être ni la chasse-gardée d’une civilisation quelconque, ni la réponse prêt-à-porter aux interrogations d’une humanité qui se découvre. A la rigueur, elle pourrait être comprise comme la convergence des rationalités pour, entre autres, la prise en charge d’une mondialisation économique problématique qui phagocyte et ghettoïse. Mots-clés : modernité, temps, civilisation, rationalité, convergence.