DÉCENTRALISATION ET RECENTRALISATION DU POUVOIR DE LA MAȊTRISE D’OUVRAGE DES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES AU BÉNIN

Résumé

L’ère du renouveau démocratique a commencé au Bénin à l’issue de la
conférence des forces vives de la nation de février 1990. Ce choix
d’ordre politique amène le pays à opérer des réformes institutionnelles
et structurelles dans divers domaines dont l’Approvisionnement en Eau
Potable, Hygiène et Assainissement (AEPHA). Ce processus de
démocratisation est renforcé à la base par la décentralisation qui se
traduit par la participation des citoyens au choix de leurs dirigeants et à
la gestion des biens d’utilité publique tels que les ouvrages
hydrauliques. De 1992 au début de 2007, les acteurs à la base ont été
impliqués à toutes les étapes du processus d’approvisionnement en eau
potable et en sont par conséquent, les maîtres d’ouvrage. C’est la
période de l’approche par la demande. Mais à partir de mars 2007, de
nouvelles réformes sont intervenues dans la politique nationale de
l’AEPHA pour replacer le pouvoir à un niveau méso; d’où le titre de
cet article « Décentralisation et recentralisation du pouvoir dans la
maîtrise d’ouvrage des infrastructures hydrauliques au Bénin » afin
d’étudier les effets de cette recentralisation du pouvoir sur le
comportement des acteurs à la base. Pour ce faire, une méthodologie de
recherche basée sur l’écoute du terrain et déclinée en trois phases, a
permis de conduire les travaux de recherche. Contrairement aux
principes de la décentralisation qui encouragent une large participation
des acteurs à la base, l’approche par la programmation communale la
réduit. Toutefois, il faut noter que cette recentralisation n’a pas
dépossédé les acteurs à la base de tous les pouvoirs. Ils détiennent
encore le pouvoir de : choix et cession des sites, proposition des
délégataires communautaires, gestion déléguée par le repositionnement 

et enfin le choix des localités qu’ils influencent par leur poids
démographique et électoral.
Mots clés : Décentralisation, recentralisation, pouvoir, acteurs à la
base, ouvrage hydraulique, maîtrise d’ouvrage, délégation,
participation, Bénin.
Abstract
The areaof democratic renewal began in Benin at the end of the
conference of the forces of the nation on February 1990. This choice of
the political order led the country to carry out institutional and structural
reforms in various areas, such as the supply of drinking water, hygiene
and sanitation (WASH). This process of democratization is reinforced
at the grass-roots level by decentralization, which is reflected in the
participation of citizens in the choice of their leaders and in the
management of the public goods such as hydraulic works.
From 1992 to the beginning of 2007, the actors at the grass-roots level
have been involved in all stages of the drinking water supply process
and are therefore the contracting authorities. This is period of the
demand approach. But as of March 2007, further reforms have taken
place in the national wash policy to restore power to a miso level; hence
the title of the article “Decentralization and re-centralization of power
in the ownership of hydraulic infrastructures in Benin” to study the
effects of the actors at the base. To do this, a research methodology
based on listening to the field and declined in three phases, allowed to
conduct the research. Contrary to the principles of decentralization,
which encourage broad participation by the actors at the grass-roots
level, the approach through community programming reduces it.
However, it should be noted that this re-centralization has not
dispossessed the actors on the basis of all powers. They still have the
power to choose an dispose of sites, the proposal of community
delegates, management delegated by the repositioning and finally the
choice of the localities they influence by their demographic and
electoral weight.