Suivi de la morphologie du littoral, de l’estuaire et du processus de fermeture de l’exutoire du fleuve Comoé à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire)

Résumé

Cette étude présente l’évolution morphologique du littoral de l’embouchure du fleuve Comoé en Côte d’Ivoire. La fermeture de cette embouchure dont le fonctionnement de l’estuaire est perturbé par l’ouverture d’un canal en 1950 pour l’entrée des bateaux dans le port d’Abidjan impacte énormément l’environnement. L’étude a été réalisée à travers des levés de profil de plage à l’aide d'un niveau et d’un théodolite à des points fixes et l’objectif étant de comprendre la dynamique du littoral et le processus de fermeture de l'embouchure. Il donne un aperçu du processus de fermeture de la dernière ouverture artificielle en décembre 2003 et qui s’est refermée en août 2004. Les résultats montrent que les plages de Grand-Bassam et de Mondoukou autour de l’exutoire sont en état d’érosion durant la période d’étude. L’étude a montré que la dynamique sédimentaire dans cette zone littorale se solde par une dérive littorale de l’Ouest vers l’Est, par la formation d’une flèche littorale qui indique le début du colmatage de l’exutoire. Cette étude indique que l’ancienne capitale ivoirienne et ville historique de Grand-Bassam et son environnement connaissent une grande perturbation liée à la fermeture permanente de l’embouchure du fleuve Comoé depuis l’ouverture du canal de Vridi (1950) pour la création du port. Les différentes fermetures répétées en 1972, 1987, 1989, 1992, 1998 et 2004 suite aux nombreuses ouvertures ont montré que le fonctionnement de l’exutoire ne pouvait qu’être temporaire. Cet estuaire qui est aussi le lieu de reproduction pour un nombre d'espèces de poissons, et la pêche côtière est arrêtée en raison de la perturbation du système écologique. Cette situation impacte énormément les activités socio-économiques, touristiques et engendre de nombreuses inondations de la population riveraine, en particulier le périmètre classé patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2012. Cette zone fait  partie d’une Aire Marine Protégée dont certaines espèces seraient menacées de disparition en général. Cet article est une contribution pour des études spécifiques de la zone pour une ouverture permanente.

Mots clés: estuaire, morphologie, érosion côtière, sédimentation, littoral, fleuve, Côte d’Ivoire