Réponse à la corticothérapie du syndrome néphrotique de l’enfant à Ouagadougou (Burkina Faso).

Hamidou SAVADOGO

Résumé


Résumé

Le syndrome néphrotique occupe une place importante en néphrologie pédiatrique. Il semble plus fréquent en zone tropicale et intertropicale que dans les zones tempérées. Le syndrome néphrotique idiopathique (SNI) ou néphrose en est la principale cause chez l’enfant. Le SNI est corticosensible dans 90% des cas et corticorésistant dans 10% des cas. Devant la fréquence apparemment bien plus élevée de la corticorésistance chez l’enfant au Burkina Faso, il nous a paru utile de mener cette étude. Elle a concerné les enfants de zéro à 15 ans pris en charge pour syndrome néphrotique au Centre Hospitalier Universitaire pédiatrique Charles-De-Gaulle (CHUP-CDG) et au CHU Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO), du 1er octobre 2011 au 30 septembre 2013.

Quarante-un patients ont été inclus dans l’étude sur la période de deux ans soit une fréquence hospitalière moyenne de 20,5 cas par an. L’âge moyen des patients était de 8,3 ± 3,7 ans. Le sex-ratio était de 1,3. La tranche d’âge de 11 à 15 ans était la plus représentée. Les principaux signes cliniques étaient le syndrome oedémateux et/ou ascitique, la fièvre et l’oligurie. La protéinurie était en moyenne de 177,7 ± 146,1 mg/kg/24h. Les moyennes de la protidémie et de l’albuminémie étaient respectivement de 44,2 ± 6,9 et 14 ± 5,4 g/L.

La réponse à la corticothérapie a pu être appréciée chez 30 patients soit 73,2% des cas. Nous avons noté 56,7% de cas corticorésistants, 40% de cas corticosensibles, 3,3% de cas corticodépendants. Un seul facteur était statistiquement associé à la corticorésistance : la pression artérielle systolique. La durée du séjour hospitalier a été en moyenne de 40 ± 30,3 jours. Le taux de mortalité était de 7,3%. Quatorze patients soit 34,1% des cas ont été perdus de vue. Le syndrome néphrotique de l’enfant pose d’énormes difficultés thérapeutiques dans notre contexte en l’absence de sécurité sociale. La mise en place annoncée de l’assurance maladie universelle et le développement de programmes d’éducation pour la santé contribueraient à améliorer sa prise en charge en milieu pédiatrique au Burkina Faso.

Mots clés : syndrome néphrotique, enfant, Ouagadougou, Burkina Faso.


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RAMReS2S  - ISSN 2630-1113