Evaluation des dysnatrémies au cours de la déshydratation aiguë de l’enfant au Centre Hospitalier National d’Enfants Albert Royer (CHNEAR) de Dakar

Papa Moctar FAYE

Résumé


RESUME

INTRODUCTION : La déshydratation aiguë représente une urgence pédiatrique courante, généralement secondaire à la diarrhée aiguë. L’objectif de cette étude était d’apprécier, au cours de la déshydratation aiguë,  la prévalence des dysnatrémies, leur impact sur la morbi-mortalité et les implications thérapeutiques dans la prise en charge.

MATERIEL ET METHODES : Il s’agissait d’une étude rétrospective menée sur deux ans (2009 à 2010), au Centre National Hospitalier d’Enfants Albert Royer, incluant tous les enfants de 2 mois à 5 ans, souffrant de déshydratation aiguë et ayant eu un ionogramme sanguin. Sur 310 cas de déshydratation recensés, 205 dossiers  répondaient aux critères d’inclusion et ont constitué notre population d’étude. Nous avons recueilli les données épidémiologiques, cliniques, biologiques, thérapeutiques et évolutives. Nous avons retenu la classification de la déshydratation en légère, modérée et sévère qui figurait dans le dossier. L’hyponatrémie était définie par une natrémie strictement inférieure à 135 mmol/l, l’hypernatrémie par une natrémie  supérieure à 150 mmol/l. L’analyse a été faite sur Epi info 3.5.  Un p < 0.05 était considéré comme significatif.

RESULTATS : L’incidence de la déshydratation était de  3,78%. L’âge moyen était de 12.2 mois (2 à 48 mois) et le sex ratio de 1,52 en faveur des garçons. Il y avait deux pics d’hospitalisation, en janvier-février et en septembre. Un trouble digestif (diarrhée ou vomissements) était présent chez 202 enfants (98,5%) et la dénutrition chez 35 enfants (17,1%). La gastroentérite aiguë (159 cas) représentait 77,5% des causes. La déshydratation était jugée légère dans 20 cas (9,7 %), modérée dans 91 cas (44,4%) et sévère [JK1] dans 94 cas (45,8%).  [JK2] L’hyponatrémie était présente chez 105 enfants (51,2%) et elle était sévère, inférieure à 125 mmol/l,  chez  28 (13,7%).  L’hypernatrémie était notée chez 15 enfants (7,3%). Quatre-vingt pour cent des hypernatrémies et  51,5% des  hyponatrémies étaient associées à une déshydratation  sévère (P=0,0048). La majorité des enfants avec hyponatrémie (85 enfants, soit 81%) avait reçu un soluté à l’admission avec une concentration en sodium inférieure à  4,5 g/litre. La mortalité était de 4,8%, plus élevée  en cas d’hyponatrémie (5,7%) qu’en cas de normonatrémie (3,5%). (Différence non significative p=0,7).

CONCLUSION : La déshydratation aiguë modérée à sévère est souvent associée à des dysnatrémies. Leur prise adéquate nécessite de monitorer la natrémie pour adapter la teneur en sodium des solutés utilisés dans la prise en charge.

Mots clés : déshydratation, hyponatrémie, hypernatrémie, gastroentérite, mortalité.


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RAMReS2S  - ISSN 2630-1113