Profil épidémiologique et bactériologique des infections urinaires à entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre élargi (E-BLSE) dans le service de néphrologie du CHU du Point G, Bamako, Mali.

Seydou SY

Résumé


 

Résumé :

Introduction : L’infection urinaire chez les patients insuffisants rénaux est fréquente et grave. La fréquence des entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre élargi (E-BLSE) est assez importante en milieu hospitalier et leur incidence varie d’un pays à un autre. Au Mali, nous n’avons pas de donnée sur l’infection urinaire multirésitante chez les patients hospitalisés dans le service de néphrologie du CHU du Point G. L’objectif de ce travail était de déterminer la prévalence des infections urinaires à E-BLSE chez l’insuffisant rénal et les micro-organismes en cause dans le service de néphrologie du CHU Point G.

 Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive du 1er  septembre 2018 au 30 avril 2019. Elle portait sur les patients atteints d’insuffisance rénale hospitalisés dans le dit service. Ont été inclus les patients ayant une infection urinaire documentée à l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) dont l’antibiogramme a montré le phénotype de résistance BLSE.

 Résultats : Sur 758 patients hospitalisés durant notre période d’étude, 29 avaient une infection urinaire due à une E-BLSE soit une prévalence de 3,82%. Dix-neuf femmes et dix hommes avec un sex-ratio de 1,9 en faveur des femmes. L’âge moyen était de 46,3 ans±20,4 avec des extrêmes de 88 et 16 ans. Vingt patients (69%) avaient un antécédent d’hypertension artérielle et 24,1% de diabète. Tous les patients présentaient une insuffisance rénale avec une créatininémie moyenne à 1082,86 µmol/l. Les souches isolées à l’ECBU étaient Escherichia coli 25 cas (86,2%) et Klebsiella pneumoniae 4cas (13,8%). Les antibiotiques testés et sensibles étaient l’imipénème 24 cas (82,8%), amikacine 4 cas (13,8%), nitrofurantoine 5 cas (17,2%).  L’évolution a été favorable avec stérilisation des urines chez 23 patients sur 25 ayant effectué un ECBU de contrôle soit dans 92% des cas. L’uroculture était revenue  positive au contrôle chez 2 patients soit 8%. Deux décès étaient enregistrés.

 Conclusion : Les infections urinaires à E-BLSE sont fréquentes en milieu néphrologique. Elles sont dominées par Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. L’observation des mesures d’asepsie lors des soins et la prescription raisonnée des antibiotiques doivent être observées rigoureusement, afin de limiter l’expansion de ces germes chez ces malades souvent fragiles. Les futurs études doivent déterminer les profils de résistance aux antibiotiques, l’enzyme en cause afin d’agir de manière ciblée et de pouvoir ajuster les politiques de lutte et de prévention contre les bactéries multi-résistantes.

Mots clés : Infections urinaires, entérobactéries, BLSE, Mali.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abstract :

Introduction: Urinary tract infection in patients with renal failure is common and severe. The frequency of extended spectrum beta-lactamase producing enterobacteria (ESBLES) is quite high in hospital settings and the incidence varies from country to country. In Mali, we do not have data on multidrug-resistant urinary tract infection in patients hospitalized in the nephrology department of the University Hospital Center of Point G in Mali. The objective of this work was to determine the epidemiological and bacteriological profile of multidrug-resistant E-BLSE urinary tract infections in the nephrology department of the University Hospital Center of Point G.

 Patients and methods: This was a retrospective and descriptive study from September 1, 2018 to April 30, 2019. It focused on patients with renal insufficiency hospitalized in the said department. Patients with a documented urinary tract infection on cytobacteriological examination of urine (ECBU) whose antibiogram showed the BLSE resistance phenotype were included. Results: Out of 758 patients hospitalized during our study period, 29 had a urinary tract infection due due to an E-BLSE, a prevalence of 3.82%. Nineteen women and ten men with a sex ratio of 1.9 in favour of women. The mean age was 46.3±20.4 years with extremes of 88 and 16 years. Twenty patients (69%) had a history of hypertension and 24.1% had diabetes. All patients had renal insufficiency with mean creatinine levels of 1082.86 µmol/l.  The strains isolated at ECBU were Escherichia coli 25 cases (86.2%) and Klebsiella pneumoniae 4 cases (13.8%). The antibiotics tested and susceptible were imipenem 24 cases (82.8%), amikacin 4 cases (13.8%), nitrofurantoin 5 cases (17.2%).  The evolution was favourable with sterilization of urine in 23 out of 25 patients having performed a control ECBU in 92% of cases. The uroculture was positive again at the control in 2 patients, i.e. 8%. Two deaths were recorded. Conclusion: E-BLSE urinary tract infections are frequent in nephrological environment. They are dominated by Escherichia coli and Klebsiella pneumoniae. The observation of asepsis measures during care and the reasoned prescription of antibiotics must be rigorously observed, in order to limit the expansion of these germs in these often fragile patients. Future studies must determine the profiles of resistance to antibiotics, the enzyme involved, in order to act in a targeted manner and to be able to adjust policies for the control and prevention of multi-resistant bacteria.

Keywords: Urinary tract infections, enterobacteria, BLSE, Mali.

 


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RAMReS2S  - ISSN 2630-1113