Inventaire des plantes médicinales à visée antipaludique : cas du marché d’Adjamé (Abidjan, côte d’ivoire)

Résumé

Longtemps confinée au secteur informel, la pharmacopée traditionnelle fait l’objet d’un regain d’intérêt, grâce à la stratégie de valorisation de l’OMS. Ainsi, une exploration des connaissances traditionnelles sur les plantes, notamment celles à visée antipaludique, pourrait être le point de départ d’investigations aboutissant à une alternative thérapeutique devant cette endémie, à savoir le paludisme, qui demeure un problème de santé publique. L'objectif de cette enquête était de recenser les plantes vendues et proposées au public pour la prise en charge du paludisme, dans un marché de plantes médicinales. Une enquête ethnobotanique a été menée au marché de plantes médicinales d’Adjamé dans la ville d’Abidjan, au cours de laquelle 14 vendeuses ont été interrogées au cours d’un entretien semi-structuré. Cette enquête a permis d’inventorier 26 espèces végétales appartenant à 15 familles végétales et 24 genres. Les familles les plus représentées étaient les Combretaceae (26,41 %), suivies des Fabaceae (15,09 %), Rubiaceae (11,32 %), et Astéraceae, Euphorbiaceae (7,54 %). Les espèces les plus citées étaient Anogeissus leiocarpus (Combretaceae), et Guiera senegalensis (Combretaceae) suivies de Mitragyna inermis (Rubiaceae) et Pseudrthria hookeri (Fabaceae). Les organes les plus utilisés étaient les feuilles, préparées généralement sous forme de décoction, administrée essentiellement par voie orale. Sur un total de 14 recettes inventoriées, 10 faisaient l’objet de convergence d’utilisation. Cette enquête s’inscrit dans le cadre de la valorisation des produits issus de la pharmacopée traditionnelle, qui pourraient constituer une alternative thérapeutique dans la recherche de nouveaux médicaments actifs contre le paludisme.

Mots-clés : Paludisme, plantes médicinales, marché.