Les néphropathies dites arrosées : aspects histologiques des lésions rénales dues aux plantes traditionnelles au Niger.
Résumé
Au Niger, les plantes médicinales jouissent d’une bonne réputation. Des études de certaines plantes ont été réalisées dans diverses pathologies, ce qui n’est pas le cas sur la toxicité rénale. Le terme néphropathie « arrosée » est utilisé pour indiquer les lésions rénales imputables à la phytothérapie traditionnelle surimposées à côté des lésions de néphropathie de base préexistantes retrouvées à l’histologie. Le but de cette étude était de déterminer les lésions histologiques rénales liées à une phytothérapie traditionnelle, répertorier les plantes médicinales incriminées et identifier le motif de la prise de la phytothérapie. il s’agissait d’une étude descriptive transversale du 1er février 2018 au 31 janvier 2023. La population était constituée des patients chez qui la ponction biopsie rénale avait révélé la présence de lésions histologiques rénales surajoutées et qui avaient déclaré avoir pris un traitement à base de plantes médicinales. L’analyse des données était faite à l’aide d’Epi-info et Excel. L’âge moyen était de 33 ans. Le sex-ratio était de 5,66 avec une prédominance masculine. L’œdème était le motif de prise de la plante dans 57,5%, l’hypertension artérielle dans 15%, le désenvoutement et protection mystique dans 10%. Vingt-cinq plantes ont été citées par nos patients. Khaya senegalensis et Ricinuis communis étaient les plantes les plus citées. Les lésions histologiques surajoutées étaient : HSF collapsante, rétraction du floculus, nécrose épithéliale tubulaire, atrophie tubulaire, fibrose interstitielle, microangiopathie thrombotique, nécrose fibrinoide. les plantes identifiées pourraient comporter des risques de toxicité rénale.
Mots clés: Néphropathies « arrosées » ; Médecine Traditionnelle; Pharmacopée ; Niger.
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