Activité antioxydante et cytotoxicité des colorants extraits de cinq plantes tinctoriales du Bénin contre les lignées cellulaires cancéreuses MCF-7 et IGROV

Résumé

En Afrique subsaharienne, les cancers féminins restent prédominants, notamment le cancer du sein qui est le plus répandu après le cancer du col de l’utérus qui est le plus meurtrier. A noter qu’auparavant, le monde féminin a pu vaincre de nombreuses maladies grâce à son contact régulier avec les plantes tinctoriales employées dans la teinture ou toute autre activité artisanale traditionnelle. L’objectif de cette étude est d’évaluer in vitro, la toxicité des colorants extraits de cinq plantes tinctoriales traditionnellement utilisées par des femmes artisanes, sur des souches de cellules cancéreuses du sein et de l’ovaire. La méthode utilisée est celle de la culture de cellules souches en présence du bromure de 3-[4,5 diméthylthiazol-2-yl]-2,5-diphényltétrazolium (MTT). Ce travail a révélé une forte corrélation de l’activité antioxydante des espèces étudiées en lien avec la teneur en phénols et en tannins totaux ; le plus fort pouvoir antiradicalaire, 0,1323±0,00057 étant celui de Khaya senegalensis. L’extrait méthanolique de Tectona grandis, appliqué à une concentration de 50 µg/mL, a induit une inhibition très élevée, évaluée à 95,1±4,3 % sur les cellules MCF-7 et moyennement élevée (51,8±7,3 %) sur les cellules IGROV. De même, l’inhibition de la croissance cellulaire provoquée par Lawsonia inermis (48%) est sensiblement identique sur les deux lignées cellulaires testées. En effet, la richesse de ces plantes en substances antiradicalaires notamment en polyphénols et en dérivés quinoniques caractérisés dans les espèces T. grandis et L. inermis, donne une forte possibilité de purification de molécules actives contre les cellules cancéreuses testées.

Mots clés: cancer, cytotoxicité, colorants, activité antioxydante, activité artisanale.