Étude ethnobotanique sur l’utilisation des plantes médicinales dans le traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) dans la commune rurale d’Antanifotsy, région de Vakinankaratra (Madagascar)

Alex Maminiaina ANDRIANAVALONIRINA, Voahangy VESTALYS RAMANANDRAIBE

Résumé


Les infections sexuellement transmissibles (IST) font partie des préoccupations de la santé publique dans le monde et leurs conséquences sont néfastes pour la santé, la société et l’économie aussi bien dans les pays développés qu’en voie de développement. À l'échelle mondiale, la médecine traditionnelle contribue énormément au soin de santé communautaire. Au Madagascar, peu d’études scientifiques présentent l’utilisation des plantes médicinales pour lutter contre les IST. Ainsi, la présente étude consiste à recenser des plantes médicinales utilisées par les guérisseurs de la commune rurale d’Antanifotsy dans la région de Vakinankaratra (Madagascar), dans la prise en charge des infections sexuellement transmissibles. Il s’agit d’une étude transversale de type descriptif et analytique d’une durée de onze mois à travers des questions et un entretien direct avec deux tradipraticiens exerçant dans ladite commune sur leurs pratiques de soins de santé de base. Des visites périodiques sur terrain ont été effectuées pour collecter les données. Selon les informations obtenues, les guérisseurs sont des hommes mariés âgés d’une soixante dizaine d’années, avec une cinquantaine d’années d’expérience dans le domaine de la phytothérapie. Au total sur 5281 patients enregistrés, 133 d’entre eux sont atteints de ces infections dont 119 hommes et 14 femmes pour un taux de 2,49%. Selon les données obtenues, les hommes mariés âgés de 15 à 49 ans exerçant un métier de marchand ambulant sont les plus touchés et les affections rencontrées sont la gonorrhée (81,95%) et la syphilis (18,05%). Dix-huit espèces végétales sont citées pour traiter ces infections reparties en onze familles botaniques. Douze d’entre elles sont endémique de Madagascar. Les organes végétaux fréquemment utilisés sont les feuilles (66,66%) et les tiges feuillées (33,34%). La décoction constitue le principal mode de préparation et la voie orale est la seule voie d’administration. Cette étude donne l’importance de l’usage des plantes médicinales dans le traitement des IST dans la commune rurale d’Antanifotsy et une base de donnée importante dans les recherches en phytothérapie et en pharmacologie.

Mots clés : IST, plantes médicinales, tradipraticiens, antanifotsy.


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