Constitution et Usage de Corpus pour Langues Terminologiquement Peu Documentées

Abibatou Diagne

Résumé


Résumé - Dans les travaux de Diagne (2018), Diagne et Kébé (2018), la nécessité de travailler à la constitution de corpus à des fins terminologiques a été soulignée. Quels sont les procédés à disposition, lorsque la langue étudiée est lexicalement limitée dans les domaines techniques et scientifiques ? C’est à cette question que le présent article propose de répondre. Un corpus à visée terminologique peut être créé en utilisant deux méthodes. La première est axée sur la production d'unités terminologiques. Elle consiste à établir des listes d'unités lexicales spécialisées. La création d'un corpus peut également - c’est la seconde méthode - se faire au niveau discursif à travers la recherche et la compilation de productions en lien avec la thématique choisie. Des exemples seront alors pris des travaux effectués en terminologie dans plusieurs domaines, dans notre cas, juridique et médical en langue wolof. La notion de langue terminologiquement peu documentée renvoie à toute langue dont l’usage dans les sciences, la technologie ou d’autres domaines de spécialité n’est pas très développé. Il y a deux caractéristiques majeures de ces langues en contexte africain. La première est que le cadre d’émergence des unités lexicales spécialisées est assez éloigné du contexte sociolinguistique de la langue à documenter. La seconde est qu’une langue terminologiquement peu documentée a un usage essentiellement oral. Même si la langue dispose de sa propre transcription ou est codifiée, il n’existe pas de littérature scientifique spécialisée comparable à celle d’une langue à forte tradition écrite. Les limites de ces langues sont néanmoins uniquement d’ordre quantitatif, elles ne remettent pas en cause la capacité qu’elles ont à exprimer des domaines de spécialité. Mots-clés : corpus, terminologie, langues en Afrique, aménagement linguistique, traduction. Abstract - In our previous work Diagne (2018) Diagne et Kébé (2018), we insisted on the need to work in the sense of gathering corpora forterminological purposes. What procedures are available when the language in study is lexically limited in technical and scientific fields? This is the question that this study proposes to answer. A corpus can be created using two methods. The first focuses on the production of terminological units. From this point of view, it consists in establishing lists of specialized lexical units. It is possible to carry out a translation exercise from a foreign language into the language to be terminologically documented. The creation of a corpus can also be done at the discursive level through the research and compilation of discursive productions in connection with the chosen theme. On this specific point, sample of compilations will be taken from work carried out in legal and medical terminology in the Wolof language. The notion of a terminologically poorly documented language refers to any language whose use in science, technology or other fields of specialization is not very developed. There are two major characteristics of these languages in the African context. The first one is that the framework in which emerge specialized lexical units is quite distant from the sociolinguistic context of the language to document. In addition, a terminologically poorly documented language is used primarily oral. Even if the language has its own transcription or is codified, there is no scientific, specialized literature comparable to that of an official language with a strong written tradition. The limits of these languages are quantitative, they do not call into question the ability of these languages to express areas of specialization. Key-words: corpus, terminology, languages in Africa, language planning, translation

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