LE TAZARTCHE OU AUTOPSIE D’UN COUP D’ETAT CONSTITUTIONNEL PROGRAMME AU NIGER

Abdoulaye SEIDOU

Résumé


L'article tente de décrypter le phénomène politique inédit au Niger, appelé Tazartché. Ce slogan signifie «continuité» ou «prolongation» en haoussa, la langue majoritaire. Il est utilisé par les partisans de l'ex-Président de la République, Tandja Mamadou, comme une invite à rester au pouvoir au-delà de son mandat légal. Il a muté en «coup d’Etat constitutionnel», assimilable, dans sa démarche, au bonapartisme. Quelles sont les causes de ce phénomène? Quelles en sont les péripéties? Quel en est l’épilogue? Tels sont les principaux questionnements de la problématique.L'étude, est une exploitation de divers documents (textes juridiques, journaux, émissions radiophoniques et télévisées…), d’entretiens avec des personnes (favorables ou opposées à l’entreprise) et de données d’observation. Elle analyse les discours et les actes des différents protagonistes (pouvoir, opposition politique, société civile, communauté internationale). Elle esquisse une explication des stratégies, multiples et multiformes, mises en oeuvre par les différents camps pour parvenir à leurs fins.Ce travail montre que la confiscation du pouvoir d’Etat par des voies non démocratiques n’est pas l’apanage des militaires. Son intérêt scientifique réside dans l’examen du contexte (relative stabilité politique) de manifestation de l’opération et de la nature de ses initiateurs (animateurs et bénéficiaires de la démocratie).Cette contribution s’inscrit dans une approche nouvelle d’appréhension de la problématique de la lutte pour le contrôle du pouvoir d’Etat en Afrique, particulièrement au Niger. Elle souligne les limites du schéma classique d’analyse du phénomène qui privilégie la voie des armes.89Mots clefs : Constitution, démocratie, peuple, autoritarisme, coup d’Etat.

Abstract:

The article tries to work out the new political phenomenon in Niger, called Tazartché. This slogan means "continuity" or "extension" in Hausa, the majority language. It is used by the partisans of the former Republic President, Tandja Mamadou, as invites to stay in power beyond its legal mandate. It has mutated into a "constitutional coup d’état", comparable, in its Bonapartism approach. What causes this phenomenon? Which are the adventures? What is its epilogue? Such are the main questions of the problem.The study is an exploitation of various documents (legal texts, newspapers, radio and televised broadcasts…), discussions with people (favorable or opposed to the operation) and data’s observation. It analyzes the speeches and the acts of the various actors (government, political opposition, civil society, international community). It outlines explanation strategies, many and varied, implemented by the various camps to achieve their goals.This work shows that the confiscation of state power by undemocratic ways is not the prerogative of the militaries. Its scientific interest lies in the context’s examination (relative political stability) of manifestation of the operation and the nature of its initiators (facilitators and beneficiaries of democracy).This contribution is part of a new understanding of the problem of the struggle for control of state power in Africa, especially in Niger. It underlines the limits of the traditional diagram of analysis of the phenomenon which privileges the way of weapons.

Key words: constitution, democracy, people, authoritarianism, coup d’état.


Texte intégral :

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